Friday 2 September 2011

Kibou Niji Rengou Rainbow Fighters. Épisode 27 : le choc ultime

Dans sa chambre, Clémence essaie de lire un livre mais n’arrive pas à se concentrer. Elle lève la tête et regarde dans le vide.
« Ce serait la seule manière de sauver Aniva ? Je n’ose pas y songer… Mais s’il le faut… Si c’est la seule manière de protéger Angel… »

Nous nous retrouvons chez Angel, en milieu d’après-midi. Il a invité Aurélien et Martin chez lui et ils sont dans sa chambre. Alex n’était pas libre et il n’a pas osé inviter Clémence. Il finit de raconter les derniers événements à Martin. Ce dernier est songeur :
« Il semble que Clémence nous cache quelque chose. Mais quoi ? Si ça a un rapport avec la guérison d’Aniva, je vois pas pourquoi elle en ferait un secret.
— Elle est peut-être pas sûre d’elle, remarque Aurélien.
— Je crois pas, dit Martin. Vous m’avez bien dit qu’elle avait pas bronché quand Lotarh s’est adressé à elle. Elle est sûre d’elle. Mais alors pourquoi… ?
— Peut-être que c’est le moyen de guérison lui-même qui lui fait peur », se hasarde Angel.
Martin et Aurélien le regardent, surpris. Angel rougit et dit d’un ton embarrassé :
« Mais c’est juste une idée comme ça !
— Tiens, bonjour tout le monde ! » intervient une voix familière.
Les Combattants se tournent vers la fenêtre. Niko vient d’entrer. il vole et se pose sur l’épaule d’Angel.
« Tiens Niko, dit ce dernier. Ça fait longtemps qu’on t’a pas vu.
— J’étais au Q.G. en train de faire des recherches. J’ai peut-être une bonne nouvelle.
— Peut-être une bonne nouvelle ? De quoi tu parles ? demande Martin.
— Je crois avoir compris pourquoi je perdais toujours la trace de Lotarh et d’Aniva lors de leurs transpositions. Leur matière doit bien passer par un chemin ou un autre.
— Et alors ? demande Angel.
— C’est alors que ça m’a frappé ! Si je n’arrivais pas à détecter le passage de leur matière, c’est que son trajet lui-même était indétectable !
— J’y comprends rien, fait Aurélien. C’est à Clémence qu’il faut discuter de choses comme ça, pas à moi.
— Ils doivent passer par un tunnel dimensionnel, une sorte de pliure dans l’espace-temps qui relie deux endroits mais est elle-même indétectable.
— Un peu comme un trou de ver ? demande Angel. J’ai lu ça dans une BD.
— Angel, je trouve tes lectures d’habitude un peu trop enfantines, mais dans ce cas-ci tu as raison. C’est bien ainsi que les théoriciens de votre planète appellent un tunnel dimensionnel.
— Mais si ce fameux tunnel est indétectable, comment est-ce qu’on va le trouver ? s’interroge Martin.
— Si l’objet lui-même est indétectable, son entrée l’est. J’ai reconfiguré les capteurs pour la trouver. Ce n’est plus qu’une question de temps maintenant.
— C’est la chose qui risque de nous manquer le plus, dit Martin.
— Qu’est-ce que tu veux dire ? » demande Niko.
Angel et Aurélien lui expliquent l’histoire.
« Je vois, dit Niko. Entre la menace d’Aniva et l’étrange comportement de Clémence, j’ai l’impression que nous ne sommes pas loin d’une crise. La bataille finale approche !
— Brrr… J’suis pas impatient moi, réplique Angel, anxieux.
— On te protégera, t’inquiète pas ! » dit Aurélien avec un grand sourire.
Martin ne partage pas sa bonne humeur.

Dans ce lieu fait d’ombres organisées en une étrange silhouette vaguement humanoïde, douze silhouettes indistinctes et encapuchonnées flottent en cercle. Au milieu du cercle des douze Sages Noirs, une tornade apparaît ainsi que deux petits yeux rouges. Aniva et Lotarh s’inclinent devant les Sages.
« Vous avez encore essuyé un échec ! tonne l’un des Sages.
— C’est le dernier ! rétorque Aniva en se tournant vers ce Sage Noir. Je vais utiliser le dernier pouvoir du Miroir de l’Ombre, celui dont ni Nitarh ni Lotarh n’en soupçonnaient l’existence ! »
Lotarh se tourne vers elle, surpris.
« Mais avant, continue-t-elle, je dois libérer les énergies que j’ai prises ! »
Elle tient le Miroir et le tourne vers le haut. Six boules d’énergie blanches s’en dégagent, telles des comètes, et se fondent dans les ténèbres environnantes. Ces ténèbres changent de forme, gagnent de la consistance, forment de nouveaux faisceaux, et se réorganisent en faisant un bruit de bois qui travaille. Lotarh est impressionné : le changement est presque aussi important que lorsque le maître Esmeros avait reçu les énergies des Combattants de l’Arc-en-Ciel. Soudain son visage change d’expression, laissant place à la terreur ! « J’ai compris ! » pense-t-il. « J’ai compris le secret de cette silhouette déformée ! » Loin au-dessus de lui, deux yeux rouges gigantesques apparaissent, puis cette voix familière se fait entendre, grondante comme un millier de tempêtes :
« Ces énergies humaines… Elles ne me suffisent pas ! Quand pourrai-je enfin goûter à l’énergie de l’Arc-en-Ciel ? !
— Bientôt », assure Aniva.
Elle lâche le Miroir de l’Ombre et le fait flotter entre les mains. Une tornade noire l’entoure, se transforme lentement en une boule de lumière blanche, puis explose en un flash lumineux. Quand la lumière se dissipe, ce qui se tient entre les mains d’Aniva ne ressemble que de loin au Miroir de l’Ombre ! Un manche lui a poussé, ainsi que des ailes de chauve-souris et une couronne d’éclairs ! Aniva prend le miroir par le manche.
« Ceci est le stade final du Miroir de l’Ombre : le Miroir du Mensonge ! Il va me permettre de mener mon plan à bien.
— Quel est-il ? ! demande la voix caverneuse du maître Esmeros.
— Les victimes du Miroir de l’Ombre ont beau avoir été libérées par le pouvoir de Rain Bow, il reste en elles une graine d’Ombre. Oh ! Celle-ci est bien insuffisante pour leur redonner leur aspect démoniaque, mais si toutes ces graines d’Ombre sont assemblées, elles fusionneront, engendrant un monstre au pouvoir incommensurable ! Le Miroir du Mensonge peut absorber les victimes du Miroir de l’Ombre. Quand il les aura toutes absorbées, elles s’uniront, et ainsi naîtra le plus parfait soldat pour votre armée, un super-monstre qui ne fera qu’une bouchée des Combattants de l’Arc-en-Ciel !
— Alors fais vite ! Je veux que ce super-monstre joigne mon armée le plus vite possible !
— J’y vais tout de suite », dit Aniva en s’inclinant.
Aniva disparaît dans une tornade de fumée noire, suivie de près par Lotarh. Ce dernier réapparaît dans son antre de pierre et s’assied rapidement sur son trône. Il est en sueur.
« Les Sages Noirs, ils sont dans le corps d’Esmeros ! s’écrie-t-il. Quand nous apparaissons parmi eux, nous sommes aussi à l’intérieur du corps d’Esmeros ! Il nous tient ainsi complètement à sa merci ! Il peut nous anéantir à n’importe quel moment, et nous n’avons aucune chance de lui échapper ! »

Quelques jours plus tard, nous retrouvons Alexandra dans son lycée. Elle sort de cours en baillant.
« Aaah… Heureusement que c’était le dernier cours de maths de l’année, je crois bien que j’allais exploser !
— Dis plutôt t’endormir, taquine une de ses copines de classes.
— C’est vrai que tu nous as fait une vraie démonstration : les mille et une façon de bailler ! ajoute une autre de ses amies.
— C’est pas de ma faute si le prof est soporifique ! se justifie Alex en riant.
— Tiens, bonjour Alex, tu es toujours de bonne humeur à ce que je vois.
— Bonjour mademoiselle Claire, répond Alex à la personne qui se tient devant elle. C’est normal, la fin des cours ça me donne toujours la pêche !
— Bon, je retourne à mon bureau. On se voit ce week-end ?
— Bien sûr ! Je serai chez papa, comme d’habitude.
— Très bien. »
Le groupe d’Alex reprend sa route, laissant Élise Claire derrière lui.
« C’est la copine de ton père ? murmure une des amies d’Alex.
— J’aimerais bien avoir une belle-mère aussi sympa ! soupire une autre.
— Eh ! C’est pas ma belle-mère ! Ils sont pas encore mariés ! » s’insurge Alex.
Le groupe de copines éclate de rire. Derrière elles, mademoiselle Claire entre dans son bureau. Nous voyons la porte du bureau se refermer. Il y a quelques instants de silence, puis un cri étouffé, suivi d’une lumière éclatante qui filtre à travers les bords de la porte. La lumière s’estompe sans que personne l’ait remarquée, et une femme en tenue noire, portant des lunettes de soleil lui cachant complètement les yeux, sort discrètement du bureau. Elle regarde le Miroir du Mensonge qu’elle tient à la main.
« Plus que deux, se dit-elle. Cette fois- ci, je vais réussir ! »
On voit le Miroir en gros plan. À chaque pas d’Aniva, son reflet change, montrant d’abord Élise Claire, puis grand-père, Valérie Colbert, le journaliste, le policier, le gérant de la foire, et ainsi de suite, tandis que l’on quitte la scène par un fondu au noir.

Nous sommes maintenant dans le lycée d’Angel. C’est le grand moment pour Clémence : les résultats du bac ont été affichés ! Pour trouver ses résultats, elle est bien entendu accompagnée de Martin et d’Angel qui n’auraient manqué ça pour rien au monde. Ils parcourent les panneaux à la recherche du nom de Clémence, ce qui est rendu compliqué par la présence de bien d’autres personnes en train de chercher leurs résultats. On entend des cris de joie :
« Super ! J’ai une mention ! »
Mais aussi des pleurs. Tout d’un coup, Martin se met à crier :
« Bordel de merde ! C’est pas possible ! »
Clémence et Angel le regardent sans comprendre. Martin montre une ligne du doigt. Quand Angel la lit, ses yeux s’agrandissent de surprise.
« C’est… c’est pas croyable !
— Enfin, qu’est-ce qui se passe ? » demande Clémence, agacée.
Angel lui montre la ligne que Martin a trouvé sur le panneau, sa ligne. On y lit le nom de Clémence, puis ses notes. Et la réaction d’Angel et de Martin devient claire : cette ligne n’a que des 20/20, sauf en philosophie et en langues, où Clémence n’a obtenu « que » 19/20 ! D’autres gens ont aussi lu cette ligne et des murmures étonnés parcourent la foule. Clémence, elle, affiche simplement un grand sourire.
« Je suis contente, dit-elle, j’ai eu mon bac du premier coup.
— Attends ! réagit Martin. T’as vu tes notes ? ! Et t’es simplement contente d’avoir eu ton bac ? ! J’parie que t’a obtenu la meilleure moyenne de tout le pays !
— C’est pas ça qui compte, réplique-t-elle. Être classée mieux que les autres ne m’intéresse pas. C’est me surpasser moi-même qui m’intéresse. Mais c’est vrai que ça va m’ouvrir de sacrées portes ! »
Martin est interloqué par la réaction de Clémence. Mais il n’a pas le temps d’y réfléchir car on entend un cri de panique ! Il vient de la cour intérieure, d’où des dizaines d’élèves s’enfuient. Martin parvient à en attraper un au passage.
« Qu’est-ce qui se passe ? ! demande-t-il.
— Un… une… une femme qui vole ! braille le garçon, affolé. Elle… elle… a attaqué... »
Mais il est tellement paniqué qu’il ne peut terminer sa phrase, et Martin le relâche. Le garçon déguerpit à toutes jambes. Martin regarde Clémence et Angel qui d’un signe de tête montrent qu’ils ont compris eux aussi. Ils s’écartent et trouvent rapidement un coin désert.
« Aniva s’est attaqué à quelqu’un d’autre ! dit Martin. Transformons-nous ! »
Ils décrochent leurs amulettes et les lèvent au ciel.
« Amulette Rouge, métamorphose !
— Amulette Bleue, métamorphose !
— Amulette Arc-en-Ciel, métamorphose ! »

Dans la cour du lycée, Aniva, en costume de ville et avec ses lunettes de soleil, flotte lentement vers une fille qui recule sans pouvoir s’enfuir. Cette fille, c’est Lydia ! Aniva sort le Miroir du Mensonge et le tend vers elle.
« Tu vas bientôt pouvoir rejoindre les autres, dit-elle. Allons, ne résiste pas : tu seras bien plus utile sous la forme du plus puissant démon qui soit !
— Je t’interdis de faire ça !
— Qui est là ? !
— Lydia a souffert plusieurs fois de vos agissements, et tu oses encore l’attaquer ? ! Est-ce que ce n’est pas suffisant ? ! crie Rain Bow les larmes dans les yeux. Tu vas payer pour ça ! Prends garde ! Car je suis le messager de l’espoir, Rain Bow !
— Je suis d’accord avec Rain Bow ! Je suis Red Bow, le guerrier de l’espoir, et mon feu intérieur te le fera payer !
— Non seulement tu attaques une amie, mais tu fais ça le jour le plus important de ma vie ! Nous te sauverons, Aniva, mais en attendant, je suis Blue Bow, l’arbitre de l’espoir, alors prépare-toi à subir ton châtiment !
— Je suis contente de vous voir, réplique Aniva. Vous allez pouvoir assister à la naissance du super-démon qui vous détruira !
— Nous t’en empêcherons ! » riposte Blue Bow.
Elle se tourne vers ses amis.
« Écoutez, elle en veut à Lydia, qui semble être nécessaire à la naissance de ce “super-démon”. Je vais l’emmener en lieu sûr. En attendant, détournez l’attention d’Aniva.
— D’accord », répondent-ils en cœur.
Aniva se retourne vers Lydia, mais :
« Rubans Arc-en-Ciel ! »
Elle les évite sans effort, et regarde Rain Bow d’un air enragé.
« J’en ai assez de toi ! Disparais ! »
Elle lui lance une tornade noire que Rain Bow évite, grâce à Red Bow qui l’a poussé sur le côté. Pendant ce temps, Blue Bow a couru vers Lydia.
« Vite ! Viens avec moi ! »
Lydia ne se fait pas prier et suis Blue Bow en courant, et quand Aniva se tourne de nouveau, elle voit Lydia lui échapper.
« Ah non ! Pas ça ! hurle-t-elle en se dirigeant vers elle.
— Boule de Feu ! »
Aniva a juste le temps de créer une tornade noire pour se protéger. La tornade et le feu s’annihilent, et Aniva ne peut que constater qu’elle a perdu la trace de Lydia. Elle se tourne vers les Combattants :
« Vous croyez l’avoir sauvée ! Mais je la retrouverai où qu’elle aille ! Elle est la dernière pièce du puzzle et je n’ai pas l’intention de la laisser s’échapper ! »
Une nouvelle tornade noire se forme autour d’elle et elle disparaît, laissant des Combattants perplexes.
« Qu’est-ce qu’elle a bien voulu dire ? se demande Rain Bow.
— J’en sais rien, répond Red Bow. J’espère que Blue Bow a trouvé un endroit pour se cacher avec Lydia.
— Martin ! crie soudain la voix d’Aurélien dans le communicateur.
— Qu’est-ce qui se passe ?
— Alphonse, il a encore disparu !
— Encore ? Mais alors… »
La compréhension illumine le visage de Red Bow, mais Rain Bow reste perplexe.
« Vite ! s’écrie Red Bow. Transforme-toi et rejoins-nous au Q.G. ! J’appelle Alex !
— D’accord !
— Qu’est-ce qui se passe ? demande Angel.
— J’t’expliquerai en route ! dit Martin. Viens, on a pas de temps à perdre ! »
Rain Bow hoche la tête, et ils partent en courant.

Blue Bow et Lydia courent à toute vitesse dans des ruelles peu fréquentées de Paris. Mais Lydia est à bout de souffle. Elle s’arrête, grimaçant de douleur, la main sur le côté. Blue Bow s’en aperçoit et stoppe aussi.
« Je peux… plus courir… souffle Lydia. J’ai un… point de côté.
— D’accord, dit Blue Bow. Je vais chercher un endroit pour nous cacher. »
Elle regarde autour d’elle et remarque un parc qui a l’air vide. Et pour cause, il est en rénovation et complètement barricadé, constituant ainsi une bonne cachette.
« Par là ! »
Elle conduit Lydia vers le parc et elles y entrent par une planche défaite. Le parc est bien vide, les ouvriers qui y travaillent doivent être en vacances. Les jeunes filles marchent encore un peu, jusqu’à un banc où elles s’asseyent. Clémence laisse Lydia reprendre son souffle, puis lui demande :
« Je suis désolée de devoir te poser cette question, mais est-ce que tu sais ce que voulait cette femme ?
— ... Non, répond Lydia. J’crois qu’elle a parlé d’un “super-monstre”, et que je rejoindrais les autres dans le miroir. Mais j’ai pas compris de quoi elle parlait. »
Clémence, elle, fait le rapprochement entre ce que dit Lydia et ce qu’elle a entendu d’Aniva. Elle comprend tout de suite.
« Elle réunit toutes les victimes du Miroir de l’Ombre pour en faire un monstre unique ! »
À ces mots, Lydia devient livide.
« T’inquiète pas, Lydia, les autres Combattants de l’Arc-en-Ciel et moi nous te protégerons d’Aniva !
— M… merci… murmure Lydia, qui est trop bouleversée pour se rendre compte que Blue Bow l’a appelée par son prénom.
— Comme c’est touchant ! dit une voix au ton ironique. Et tellement inutile ! »
Aniva est apparue à quelques mètres des filles. Blue Bow se lève immédiatement et se place entre elle et Lydia.
« Tu croyais donc pouvoir m’échapper, dit Aniva en avançant lentement. Mais le Miroir peut la suivre à la trace. »
Elle sort le Miroir du Mensonge. À la vue de ce Miroir, Clémence est étonnée.
« Mais… c’est pas le Miroir de l’Ombre !
— Oui… et non, réplique Aniva. J’ai transformé le Miroir de l’Ombre. C’est maintenant le Miroir du Mensonge, capable d’absorber les victimes du Miroir de l’Ombre, et de les fusionner en un super-démon qui vous détruira et apportera le chaos sur cette planète !
— Pas tant que nous vivrons !
— Et que crois-tu faire contre moi, petite impertinente ? ! Tes pouvoirs ne sont pas de taille ! En plus, si ce qu’on m’a dit est vrai, tu as toi aussi été victime du Miroir de l’Ombre. Je me demande ce que ferait le Miroir du Mensonge avec toi. »
Elle tend le Miroir vers Blue Bow, qui croise les bras pour se protéger. Un rayon de lumière jaillit du Miroir et fonce vers elle. Mais ce rayon est bloqué juste devant elle ! C’est Lydia qui est venue s’interposer !
« Lydia ! Non !
— C’est pas grave, dit Lydia en tournant la tête vers Blue Bow. Je suis pas importante. Vous devez rester en vie pour protéger les autres. Je sais que vous vaincrez le super-monstre. »
Elle sourit, tandis que son corps devient lumineux. Il se transforme lui-même en rayon de lumière et est absorbé par le Miroir du Mensonge. Blue Bow sert les poings et les dents, les larmes aux yeux, devant une Aniva qui triomphe.
« Ha ha ha ! Quelle idiote ! Se sacrifier ainsi pour rien ! Maintenant, le super-monstre va naître, et ce sera la fin de l’humanité !
— C’est pas encore fait ! Ruisseau Scintillant ! »
Le jet d’eau s’approche d’Aniva, qui ne fait même pas signe de sa déplacer.
« Gamineries », dit-elle avec mépris.
Elle tend son bras et forme une petite tornade noire qui absorbe le jet d’eau. Mais quand le jet disparaît, elle s’aperçoit que Blue Bow en a fait de même ! Elle la cherche du regard, quand elle sent qu’on lui tape l’épaule. Elle se retourne et, déconcertée, voit Blue Bow à quelques centimètres d’elle ! Cette dernière lui frappe la main, et Aniva lâche le Miroir du Mensonge sans pouvoir réagir. Blue Bow récupère le Miroir, et d’un bond majestueux retombe à quelques mètres d’Aniva. Elle prend le manche du Miroir du Mensonge à deux mains, en pensant : « faites que je ne me trompe pas ! »
« Qu’est-ce que tu fais ? NON ! » crie Aniva désorientée.
De toutes ses forces, Blue Bow frappe le sol avec le Miroir du Mensonge. Sous la violence du choc, le Miroir est brisé en petits morceaux qui s’éparpillent autour d’elle. Ces morceaux s’illuminent et se transforment en rayons, qui retombent derrière Clémence en formant des silhouettes humaines allongées au sol. Les victimes du Miroir ont toutes été libérées ! Blue Bow pousse un soupir de soulagement en les voyant toutes évanouies mais indemnes. Aniva, elle, est folle de rage.
« Qu’as-tu fait ? ! Espèce d’insolente ! Tu as détruit le Miroir du Mensonge ! Mon plan est fichu ! Tu es contente ? ! Esmeros ne va jamais me pardonner cet échec ! Si je retourne le voir maintenant, il va me détruire ! C’est de ta faute, et tu vas payer ! Tu m’entends ? ! Tu vas me le PAYER ! »
Aniva hurle, et une tornade noire apparaît autour d’elle. Quand elle disparaît, Aniva a revêtu sa robe noire, ses yeux uniformément gris sont visibles, et ses cheveux ont repris leur couleur rouge métallique.
« C’est maintenant, pense Clémence en se relevant, c’est maintenant que je vais pouvoir la sauver. »
Tout en vociférant des insultes, Aniva lance des tornades noires vers Blue Bow. Cette dernière évite les premières tornades d’un bond, puis les secondes, mais Aniva est trop rapide et Clémence est frappée par la troisième salve. Elle tombe à terre, sérieusement amochée, mais se relève lentement. Elle est décoiffée, essoufflée, couverte de poussière et de bleus. Mais elle tient debout.
« Tu résistes ! Mais tu ne peux rien faire contre mon pouvoir ! Tu ne fais que prolonger ton agonie ! Yaaa ! »
Maintenant, Aniva crée une tornade noire autour de Blue Bow, qui serre les dents. Son uniforme se déchire par endroits, et la force du vent soulève la Combattante au milieu de la tornade. Des entailles apparaissent au niveau de ses bras, de ses jambes et de ses joues, et le sang commence à couler. N’en tenant plus, Blue Bow crie de douleur. Entendant cela, Aniva a un rictus malsain, et fait un geste du bras. La tornade qui emprisonne Blue Bow se déforme et la projette comme une poupée déglinguée contre un amas de planches. Quand la poussière soulevée par le choc retombe, nous voyons Blue Bow allongée par terre, le visage crispé. Son uniforme est mal en point, comme elle-même, et malgré ses efforts, elle n’arrive pas à se relever.
« Alors petite, on abandonne ? demande Aniva d’un ton sarcastique. Tant pis, le jeu est terminé, il est temps de te donner le coup de grâce ! »
Elle lui envoie une autre de ses tornades noires, qui se dirige implacablement vers une Clémence incapable de réagir.
« Barrière de Vent ! »
La tornade s’écrase contre le mur de vent qui protège Blue Bow. Ce dernier est rapidement remplacé par quatre silhouettes qui se précisent comme étant les Combattants de l’Arc-en-Ciel. Même Niko est présent, perché sur l’épaule de Rain Bow. Yellow Bow s’agenouille à côté de Blue Bow.
« Blue Bow ! Ça va ? ! demande Yellow Bow, les yeux humides. Réponds !
— Je suis… vivante… répond faiblement la Combattante. Mais il faut pas… Aniva…
— Aniva, tu es notre amie, mais tu es allé trop loin cette fois ! dit Red Bow. Je suis obligé d’employer la force pour t’empêcher de nuire ! Boule de Feu ! »
La boule de feu grossit, aidée par l’énergie de la colère de Martin, mais Aniva s’en moque. D’un geste distrait, elle forme une tornade qui vient rencontrer son attaque et l’annihile.
« Vous n’avez donc pas encore compris que vous ne pouvez rien contre moi ? ! rit Aniva. Je suis trop puissante, et jamais vous ne me vaincrez ! Puisque je n’ai pas pu créer le super-démon, je vais vous détruire de mes propres mains ! »
Elle forme une tornade noire bien plus grosse que les précédentes et l’envoie sur les Combattants. Green Bow réagit :
« Barrière… ? ! »
Mais elle ne peut pas finir sa phrase. Blue Bow s’est interposée entre la tornade et les Combattants médusés ! Elle se la prend de plein fouet, et est projetée parmi ses amis.
« Mais t’es folle ! hurle Green Bow. J’aurais pu contenir son attaque ! Pourquoi ? !
— Pour… Aniva… murmure Clémence.
— Comment ça, j’comprends pas ? ! demande Red Bow.
— Vous savez bien… Il faudrait… un choc… pour ramener les… souvenirs d’Aniva… Un choc…
— Quel choc ? ! Tu parles de quoi là ? ! implore Yellow Bow.
— C’est Esmeros… qui l’a envoûtée… Pour la sauver… pour briser… le sortilège… »
Blue Bow est interrompue par une quinte de toux. Un filet de sang coule du coin de sa bouche.
« Arrête de parler ! s’écrie Rain Bow en larmes. On va t’emmener à l’hôpital !
— Non… il faut pas… Pour Aniva… il faut… le choc ultime… Pour briser le sort…
— Le choc ultime ? !
— Quel plus grand choc… que de tuer un ami… de ses propres mains… » conclut Blue Bow.
Les Combattants comprennent enfin l’horreur des intentions de Clémence. Ils en restent pétrifiés de surprise. C’est donc cela que Clémence cachait !
« Bon, c’est pas tout ça, dit Aniva, mais je m’ennuie. Et si on en finissait ? »
Elle tend la main vers la Combattants, créant une tornade qui s’allonge pour venir les frapper. Avant que les Combattants ne puissent bouger, Blue Bow s’est déjà mise sur le trajet de la tornade.
« NON !
— Aaaah ! »
Ce cri, ce n’était pas la voix de Blue Bow ! Aniva, à l’autre bout de la tornade, est elle-même étonnée. En fait, elle est si ébahie qu’elle en fait disparaître la tornade, libérant ainsi Rain Bow qui tombe à genoux devant Blue Bow !
« Angel, t’es fou ! T’as pas le droit ! Je fait ça pour te protéger !
— Non… réplique Angel, les yeux en larmes. Pas comme ça… surtout toi Clémence! Tu viens d’avoir ton bac, à un tel niveau que tu vas pouvoir faire tout c’que tu veux, étudier où et comme tu veux. Tu as toute la vie devant toi, elle a trop de valeur pour la jeter comme ça ! Même si c’est pour me protéger, je refuse qu’on se sacrifie pour moi ! Personne n’a le droit de se sacrifier !
— Mais… c’est mon rôle de te protéger ! s’exclame Blue Bow. Tu dois vivre pour que la Terre soit sauvée ! Et réveiller Aniva est le seul moyen de te protéger !
— J’m’en fous de la Terre ! Je pourrais pas vivre si tu venais à mourir ! »
Clémence est choquée par les mots de Rain Bow.
« Vous êtes les êtres auxquels je tiens le plus, mes amis les plus chers, continue Rain Bow. Comment est-ce que je pourrais vivre si l’un d’entre vous disparaissait ? Je suis rien sans vous. Mes pouvoirs ne sont à leur maximum que quand vous êtes à mes côtés. Sans vous, je pourrais rien faire. Alors, comment est-ce que tu veux que je protège cette planète si t’es pas là pour m’aider ? Ton rôle est peut-être de me protéger, mais c’est mon rôle à moi de vous protéger, vous comme tous les habitants de la Terre ! C’est pour ça que j’accepterai jamais qu’on se sacrifie, pour qui ou quoi que ce soit ! »
Les Combattants sont émus. Ils hochent la tête, les larmes aux yeux, pour montrer qu’ils ont compris le message de Rain Bow. Devant lui, Blue Bow pleure aussi à chaudes larmes, et lui saute au cou.
« Pardon Angel ! dit-elle entre deux sanglots. Je m’étais pas rendue compte… Maintenant je comprends… »
Un peu plus loin, Aniva est elle-même interloquée.
« Ce serait donc ça le pouvoir de l’amitié ? se demande-t-elle. Celui qui fait qu’on ne se sent complet que lorsque l’autre est là pour vous aider, celui qui peut déplacer les montagnes, celui qui rend la vie des autres plus chère à son cœur que sa propre vie ? C’est un sentiment si noble… »
Soudain, Aniva porte les mains à la tête et se tord de douleur, devant les Combattants stupéfaits.
« Non ! Je suis Aniva, spécialiste du Mensonge de la Confrérie de l’Arc-en-Ciel Noir ! L’amour, l’amitié, ce sont des sentiments qui me répugnent, et que le maître Esmeros détruira ! Noooon !
— Angel, elle est en pleine confusion ! crie Red Bow. Essaie ton pouvoir ! Si t’y mets suffisamment de puissance, tu pourras peut-être briser le sortilège !
— D’accord », acquiesce Angel d’un ton décidé.
Il se tourne vers Aniva, et prend une grande inspiration.
« Toile Arc-en-Ciel, action ! »
La Toile paralyse Aniva, tandis que les boules d’énergie blanche foncent sur elle. Mais elles ne semblent avoir aucun effet : elles disparaissent dans son corps.
« Continue Rain Bow ! l’encourage Alex. Tu vas y arriver ! »
Rain Bow se concentre, et envoie encore plus d’énergie. Brusquement, Aniva se cabre et écarquille les yeux. Leur gris s’éclaircit lentement, et une pupille et un iris vert pâle apparaissent. Dans sa tête, Aniva sent un flot de souvenirs l’envahir : sa première rencontre avec Angel, dans le coin du parc, ses rencontres successives avec les différents Combattants, puis le combat contre Lotarh où elle donna sa vie pour sauver celle de Rain Bow. Finalement, ses yeux reprennent leur couleur normale, l’énergie blanche recouvre son corps et elle crie :
« Je suis liiiiiiiiibre ! »
Aniva tombe à terre, évanouie. Ses cheveux ont repris leur couleur rousse normale, et elle porte de nouveau sa robe arc-en-ciel. Angel tombe à genoux, exténué. Les Combattants l’entourent.
« Ça va Rain Bow ? demande Yellow Bow.
— Ça va, répond-il avec un grand sourire. J’ai réussi, hein ?
— Oui, confirme Blue Bow, tu l’as sauvée.
— Clémence, comment tu te sens ? demande Green Bow.
— J’ai l’impression de m’être fait rouler dessus par un bus, mais ça ira.
— Vos pouvoirs vous permettent de guérir beaucoup plus rapidement que n’importe qui d’autre, explique Niko. Blue Bow, panse bien tes blessures, et évite les efforts violents pendant les prochains jours.
— Pas de problème. Pour l’instant, j’espère seulement qu’Aniva va bien. »
Pendant que Red Bow aide Rain Bow à se relever, Blue Bow veut s’approcher d’Aniva. Mais un souffle d’origine inconnue l’empêche d’avancer ! Le corps d’Aniva est entouré d’une tornade noire et disparaît rapidement !
« Non ! gémit Rain Bow qui recommence à pleurer. C’est pas possible ? ! »
Les Combattants de l’Arc-en-Ciel en restent muets de stupeur.
« Reprends-toi Rain Bow ! intervient Niko sur un ton qui n’admet pas de réplique. Il ne reste plus qu’une chose à faire : trouver où la Confrérie de l’Arc-en-Ciel Noir se cache et les attaquer sur leur terrain. Ce sera difficile, mais c’est le seul moyen de sauver Aniva une bonne fois pour toutes ! Vous êtes d’accord ?
— Oui ! approuvent les Combattants tous ensemble.
— Oui, dit Rain Bow en séchant ses larmes. Aniva, tiens bon ! On arrive ! »

Dans ce lieu sombre que Lotarh a reconnu comme étant l’intérieur du corps d’Esmeros, Aniva apparaît, toujours inconsciente, flottant au milieu du cercle des Sages Noirs. Les yeux rouges d’Esmeros apparaissent loin au-dessus de cette scène.
« Ainsi, ils sont parvenus à vaincre mon sortilège, rumine-t-il. La puissance de l’Arc-en-Ciel serait-elle donc sans limites ? ... Non ! J’écraserai ces moucherons, et la braise du feu sacré de l’Arc-en-Ciel sera l’outil de leur perte ! »

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